AL-BATYRIYYA : La Voie du Brave

Du chasseur-cueilleur à l'éleveur-pastorale nomade, du guerrier des steppes au chevalier bashkir Héraut d'un peuple, Al-Batyriyya la Voie du Brave retrace à travers le parcours initiatique des batyrs ("batir" / Brave = Chevaliers) entre vie sauvage, vie rurale, arts martiaux historiques et traditionnels et raffinement culturel selon les savoirs ancestraux d'un peuple, les Bashkirs, d'une tribu, les Tangaurs, et d'un clan, les Ishmukhamet...

De l'origine de la tradition

Blason moderne de la famille Ichmoukametof (autrefois "Ishmukhametov" en russe dit "Ishmukhamet" en bashkir)
Blason moderne de la famille Ichmoukametof (autrefois "Ishmukhametov" en russe dit "Ishmukhamet" en bashkir)

Le programme d'enseignement et son nom définitif revient à Hamidullah "Myrt" Ishmukhametov (1904 Orenburg -2008 Steppes Kazakhs), bashkir, facteur d'arc, ancien combattant, garde du corps et professeur d'histoire, membre de la tribu Tangaur, et héritier du clan familial Ishmukhamet. Myrt

 

Ce programme fut créé afin d'éduquer la jeunesse (bashkir notamment) à des valeurs pour en faire des chevaliers au sens noble du terme. Outre le fait de reprendre le parcours et l'évolution historique d'un peuple, les bashkirs, de ses origines à une époque très proches, et l'apprentissage est particulièrement centré sur les savoirs ancestraux de la tribu Tangaur, du clan Ishmukhamet et de sa confrérie.

tamga tribu clan nomade bachkir bashkir mongols
Tamga de la tribu Tangaur (symbole tribal et clannique) hérité du 13e siècle par les dirigeants mongols.

L'enseignement d'un brave (entendez ici un chevalier nomade bashkir du 9e siècle au début du 20e siècle) visaient à faire de lui un être humain accompli et noble de coeur capable de protéger sa tribu, sa foi et ses terres.  Cette éducation tourne autour de 5 piliers fondamentaux eux-mêmes subdivisés en plusieurs disciplines d'enseignement :

 

-la vie dans la nature (vie sauvage)

-la vie rurale et notamment la gestion de la communauté et du cheptel

-l'archerie et l'art équestre (la voie de l'arc et du cheval dont découle l'art de la chasse et l'art du combat à cheval pour les nomades...)

-l'art de la guerre (selon les coutumes, l'esprit et les traditions nomades bashkirs)

-la spiritualité, la moralité, l'instruction de lettré et l'éducation au "Beau" (dont apprentissage des 3 arts du "divertissement" à savoir la musique, danse et chants, et des 2 arts nobles comme la calligraphie et la fauconnerie...)

Cheminer sur le parcours initiatique du Brave

"mur du chevalier" : Chaque batyr avait ses armes en présence dans son isba (maison de rondins) ou dans sa tirmei (yourte en bashkir).
"mur du chevalier" : Chaque batyr avait ses armes en présence dans son isba (maison de rondins) ou dans sa tirmei (yourte en bashkir).

L'école offre la possibilité deux fois par an de rejoindre le "cursus" chevalier à travers un stage long de 10 à 15 jours selon les dates (généralement AVRIL et AOUT) qui permet de poser les bases et pour celles et ceux ayant les pré-requis de suivre la "cursus batyr".

 

Durant ce "stage", les bases morales, intellectuelles, techniques, physiques et matériels sont posées à travers une discipline traditionnelle exigeante. Lorsque celles ci sont bien acquises, l'apprenti-batyr pourra suivre la suite de sa formation directement en immersion sur le domaine (utar tangaur-ishmukhamet) durant des sessions libres (accès à l'année) ou sur des périodes précises sur invitations (fêtes traditionnelles par exemple, Saba en mars, Saban en juin, Haban en septembre ou Aka en décembre pour ne citer que celles ci...)

 

C'est un parcours exigeant tant intellectuellement que physiquement ou sur le niveau de compréhension de ce qu'est la chevalerie bashkir nécessitant un certain engagement, l'enseignement y étant dispensé de manière traditionnelle comme ce fut le cas durant des générations de batyrs au sein de la tribu.